RUGBY - Christophe Dominici n’est plus. Joueur emblématique du XV de France et du Stade Français, l’ancien ailier a été retrouvé mort ce mardi 24 novembre dans le parc de Saint-Cloud près de Paris, selon des sources concordantes citées par l’AFP.
Christophe Dominici est monté sur le toit d’un bâtiment désaffecté du parc en début d’après-midi avant de sauter, a précisé une source policière. Selon une source judiciaire, un témoin aurait vu l’ancien joueur faire une chute de 10 mètres. Une enquête pour recherche des causes de la mort a été ouverte par le parquet de Nanterre.
Christophe Dominici (67 sélections) a remporté cinq fois le titre de champion de France avec le Stade Français. Avec le XV de France, il a remporté deux Grands Chelems dans le Tournoi des 6 Nations et été finaliste de la Coupe du monde 1999, prenant notamment une part prépondérante dans la victoire d’anthologie face à la Nouvelle-Zélande en demi-finale.
“Un artiste” et “une légende”
“Quelle tristesse. Christophe Dominici était un immense joueur, un artiste, un funambule. Sa disparition brutale est un choc. Pensées pour ses proches et tous les amateurs de rugby”, a salué la ministre des Sports Roxana Maracineanu, tandis que la Fédération rendait hommage à “une légende, un joueur emblématique”.
“La vie est bien faite. Dans les drames que tu vis, quand tu décides d’aller chercher les choses, tu les atteins. Quand tu n’as plus envie d’aller les chercher, tu es fini.” Ainsi parlait Christophe Dominici qui connaîtra peu après la Coupe du monde 1999 un épisode dépressif, qui dessinera au final une carrière internationale en pointillés, avec une éclipse entre novembre 2001 et juin 2003.
Le quintuple champion de France s’y est ensuite refait une place -certains disent à la faveur de ses bonnes relations avec Bernard Laporte, alors sélectionneur après avoir été son entraîneur au Stade français- pour en devenir un des cadres, recevant en 2007 le titre officieux de “capitaine des lignes arrières”.
L’insouciance du jeune Toulonnais peroxydé aux crochets déroutants avait laissé la place à la réflexion d’un homme de 35 ans, mûrie au gré d’épreuves personnelles (décès de sa soeur, rupture avec sa femme, dépression) relatées dans son autobiographie-thérapie “Bleu à l’âme”, parue au printemps 2007.
“Cela m’a permis d’évacuer beaucoup de choses, expliquait-il alors, quelques mois avant le Mondial. J’ai joué deux Coupes du monde avec des élastiques dans le dos et je n’ai jamais gagné. Je les ai enlevés. J’espère que ça me permettra de courir plus vite.”